Vous en avez forcément entendu parler.
C'est un outil utilisé depuis au moins deux cents ans.
Elle attire l'attention et déchaîne les passions.
Aujourd'hui vous allez découvrir les 3 raisons de se former à l'hypnose.
Si vous êtes kinésithérapeute comme moi, je sais que vous voulez le meilleur pour vos patients.
Vous êtes le premier à être extrêmement frustré quand un patient ne va pas mieux après plusieurs séances.
Vous utilisez toutes les techniques que vous connaissez en étant animé des meilleures intentions et pourtant, parfois, ça ne marche pas.
Ne pas réussir à aider un patient est une sensation difficile à vivre.
Et pourtant vous savez que ça arrive...
Quand vous recevez un patient, ce dernier vient vous voir avec un problème.
La première étape du soin consiste à cerner ce problème.
Lorsque je forme des kinésithérapeutes, je dis souvent qu'il faut chercher à "rentrer dans la tête des patients".
Il faut que vous compreniez leur problème comme si c'est vous qui le viviez. Vous devez être capable de penser comme eux. De ressentir comme eux. De parler comme eux.
Et tout cela, sans interpréter.
Trop souvent les professionnels de santé (kiné inclus) ne prennent pas le temps d'écouter réellement les patients.
La preuve : la majeur partie des soignants coupent la parole aux patients au bout de 12 secondes.
Comment voulez vous cerner le problème du patient en lui laissant si peu le temps de s'exprimer ?
C'est un peu comme si je vous demandais de raconter à quelqu'un comment et pourquoi vous êtes devenu kinésithérapeute en...12 secondes.
Vous avez compris : c'est mission impossible.
Après ça vous allez vous sentir frustré et incompris. Et c'est complétement normal.
A la place, vous aimeriez pouvoir :
Si cela vous intéresse, j'en parlerai dans un prochain article.
Une fois que vous avez cerné le problème du patient, vous allez réaliser un examen clinique complet.
Puis, vous allez choisir les outils thérapeutiques qui sont le plus à même d'aider le patient en face de vous.
La majeure partie du temps, les patients s'améliorent grâce aux outils que vous leur proposez.
Néanmoins, parfois le patient ne s'améliore pas. Il stagne. Ou même pire : il s'empire.
En tant que kinésithérapeute, nous vivons tous ce genre de moment dans notre vie de clinicien.
Personnellement, au début de ma pratique, j'avais beaucoup de mal à gérer ces "échecs".
Lorsque je vivais une situation d'échec avec un patient, je ruminais toute la soirée une fois rentré chez moi.
Je me souviens d'un conseil que je n'ai jamais réussi à appliquer que m'avait donné une tutrice de stage quand j'étais encore étudiant kiné :
"Lorsque tu termines ta journée, tu poses ta blouse au vestiaire ainsi que tous les problèmes de ta journée. Tu ne la remets que le lendemain matin."
Plus facile à dire qu'à faire.
Aujourd'hui je travaille en polo et je n'ai plus de problème ;)
Trêve de plaisanterie, je pense que l'expérience nous apprend à prendre du recul sur les situations que l'on vit au quotidien avec les patients.
Je vous l'avoue sans honte : ça m'arrive encore de ruminer après une journée difficile.
Néanmoins, depuis mes débuts en kiné, j'ai appris 2 "leçons de vie professionnelle" :
Le métier de soignant n'est pas facile tous les jours.
Il y a des jours où tout va bien, je raccompagne les patients en leur disant "bonne continuation" car ils ont atteint suffisamment d'autonomie pour continuer seuls.
D'autres fois, je lis dans leur yeux l'espoir qui revient lorsqu'ils arrivent à faire un nouvel exercice.
Et parfois, tout est noir et certains me parlent de suicide.
Et je sais que vous vivez la même chose.
C'est ce que j'appelle "les montagnes russes du clinicien". Être kiné c'est un peu comme si vous faisiez des tours de Space Moutain à Disneyland Paris toute la journée. 5 jours sur 7.
Et vous savez quoi ? Space Moutain c'est encore plus terrible à vivre lorsque l'on n'y est pas préparé.
Imaginez qu'on vous pousse dans l'attraction sans vous prévenir et que l'on ne vous explique même pas comment attacher votre ceinture ?
Flippant, non ?
Aujourd'hui je forme des kinésithérapeutes (y compris d'autres rééducateurs) à reprendre le contrôle grâce à l'hypnose et avoir des outils de gestion efficaces à proposer aux patients.
Cependant avant de vous en parler plus en détails, il faut que préciser quelque chose d'important : l'hypnose n'est pas magique pour autant.
Tous les jours en surfant sur internet je tombe sur des sites qui vantent l'hypnose en expliquant que c'est "le meilleur outil qui existe".
Vous avez du entendre des témoignages de praticiens qui ont obtenu des résultats incroyables avec des patients.
C'est vrai.
On obtient parfois des résultats spectaculaires avec les patients.
Mais vous aurez aussi des échecs. Comme avec n'importe quel outil.
Si vous avez un marteau, vous voyez des clous partout et vous tapez dessus tant que vous pouvez pour qu'ils rentrent dans le mur.
Seulement le jour où devez ouvrir une bouteille de vin avec un marteau, bon courage !
Avec l'hypnose c'est pareil. C'est un outil qui vous sera très utile dans des situations précises.
Néanmoins, si l'hypnose était un outil ce ne serait pas un marteau.
Ce serait un couteau suisse.
Et je vais vous expliquer pourquoi acquérir ce couteau suisse va faire une vraie différence pour vous (et vos patients !).
(Si vous voulez savoir comment choisir le meilleur couteau-suisse de formation d'hypnose, vous pouvez lire cet article)
Voici 3 raisons pour lesquelles vous devriez acheter un couteau suisse (c'est-à-dire vous former à l'hypnose) :
Avant de commencer une formation d'hypnose, je demande toujours aux participants quelles sont leurs attentes.
Il y a une attente qui revient sans cesse et de manière systématique :
Apprendre à mieux communiquer.
Cela me surprend à chaque fois.
La communication thérapeutique est une compétence essentielle pour un kiné.
Pour autant, avez-vous déjà eu des cours de communication en école de kinésithérapie ?
Rares sont les kinésithérapeutes qui répondent oui à cette question (même si cela est en train de changer, la route est longue..!).
Globalement, nous sommes mal formés à la communication thérapeutique.
Hormis si vous lisez des études scientifiques (souvent en anglais), vous n'êtes peut-être pas au courant qu'il y a des mots à éviter.
Ou qu'il y a des tournures de phrases qui font littéralement peur aux patient.
La recherche scientifique a beaucoup de choses à nous apprendre (à condition de savoir où trouver des articles de qualité et de lire l'anglais scientifique).
Si ce n'est pas votre cas, je vais vous raconter une anecdote personnelle afin de mieux comprendre le pouvoir qu'ont les mots.
Il y a un peu plus d'un an, je me suis entaillé assez profondément le doigt et je me suis sectionné le tendon.
J'ai alors été opéré pour une résection du tendon extenseur de l'index.
Au cours de ma première séance, le kinésithérapeute m'a dit la chose suivante :
"Le chirurgien qui vous a opéré n'a pas mis des fils assez solides, on ne pourra pas faire le protocole habituel. Votre chirurgien, il n'était pas spécialisé dans la main, n'est-ce pas ? Il va falloir que je l'appelle pour savoir ce qu'on doit faire"
Vous auriez vu ma tête quand j'ai entendu ça... Je me suis littéralement décomposé.
"Quoi ?? Les fils ne sont pas assez solides ?!!"
N'importe qui aurait flippé.
Ce kiné a créé de la peur chez moi et un sentiment de faiblesse des fils de suture en seulement 3 phrases.
Pourtant, je sais que le kinésithérapeute voulait me rassurer.
Loupé.
Ce kiné voulait seulement me dire qu'il allait devoir adapter son protocole de rééducation en fonction du matériel utilisé par le chirurgien.
Sauf que ce n'est pas cette idée là qu'il a mis dans ma tête...
Communiquer avec un patient, avec un être humain : ça s'apprend.
L'hypnose repose sur des compétences communicationnelles fortes. Apprendre l'hypnose c'est comme apprendre un nouveau langage.
On apprend à construire des phrases différentes. A dire ce que l'on veut vraiment dire. Et pas quelque chose qui fait peur aux gens (comme des fils de suture qui ne sont pas assez solides...)
Si ce confrère avait été formé à l'hypnose, il aurait plutôt dit :
"Je vais me mettre en contact avec votre chirurgien afin de savoir exactement quel type de suture il a réalisé, ce qui nous permettra de choisir le meilleur protocole de rééducation pour vous. Je vous tiendrai au courant dès que j'aurais pu discuter avec lui."
Vous sentez la différence ?
Le patient va penser :
Le tout en seulement 2 phrases.
2 phrases qui changent tout.
1 phrase de moins que tout à l'heure (vous pouvez vérifier si vous voulez !)
Pour améliorer votre communication thérapeutique, il existe de nombreuses manières de le faire.
L'hypnose est une excellente stratégie.
Si vous vous intéressez à l'hypnose, vous avez certainement du remarquer que c'est outil énormément utilisé par les professionnels de santé.
Parfois même dans des contextes très particuliers.
Certains neurochirurgiens utilisent même l'hypnose pour opérer des patients à crâne ouvert, afin de leur retirer des gliomes de bas grade (des tumeurs cérébrales) et ce, sans anesthésie générale.
Juste avec de l'hypnose.
Vous avez le droit d'être sceptique. C'est normal.
Toujours est-il que les 37 patients de cette étude ont bénéficié de l'hypnose pendant toute la durée de leur opération. Et ce n'est qu'un exemple d'opération avec de l'hypnose parmi beaucoup d'autres.
A l'heure actuelle, on sait que l'hypnose fonctionne pour gérer la douleur. Il n'y a plus de doute.
Encore mieux, tous les patients en sont capables (à condition de s'entraîner un minimum).
Le plus intéressant dans l'hypnose, c'est son caractère polymorphe.
Qu'est-ce que ça signifie ?
Que la manière d'utiliser l'hypnose peut prendre plusieurs formes différentes. Plein de formes à vrai dire.
Voici quelques exemples d'utilisation de l'hypnose :
Ce que j'aime le plus dans l'hypnose, ce n'est pas l'hypnose.
C'est l'auto-hypnose.
L'hypnose est un outil simple et efficace que l'on peut apprendre facilement au patient.
Avant d'utiliser l'hypnose avec un patient au cours d'une séance, je leur explique souvent la chose suivante :
"Nous allons utiliser des techniques d'hypnose pour gérer votre douleur. Ce qui nous intéresse, c'est évidemment que vous soyez mieux après avoir fait l'exercice. Mais ce qui m'intéresse encore plus, c'est que vous soyez capable de refaire les exercices chez vous, sans avoir besoin de moi. En faisant de l'auto-hypnose."
Beaucoup de patients sont surpris d'apprendre que l'on peut faire de l'auto-hypnose.
En réalité, je pense que c'est justement ce qui fait la force de cet outil.
Une fois que le patient a compris comment faire et quand le faire, il devient autonome.
Il n'a plus besoin de vous pour gérer ses douleurs.
Bien sûr il aura besoin de vous pour apprendre à faire de l'auto-hypnose.
Une bonne formation d'hypnose vous apprendra à enseigner simplement l'hypnose aux patients.
Voilà, vous savez maintenant pourquoi vous former à l'hypnose.
Si vous voulez vous former : toutes les dates de formation sont ici.
A bientôt,
Théo
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